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Le Parlement européen soutient une Garantie pour la jeunesse renforcée, ambitieuse et obligatoire pour tous les États membres

Sylvie Brunet : « Le taux de chômage des jeunes a atteint 17,6% en août au sein de l’Union européenne, et 19,8% en France. Face à ces niveaux alarmants, les mots ne suffisent plus, pas plus qu’une simple recommandation du Conseil. Ils doivent désormais s’incarner en actions fermes et concrètes de la part des États membres pour mieux accompagner les jeunes, frappés de plein fouet par la crise de la COVID-19, vers le chemin de l’emploi. C’est pourquoi nous avons défendu une Garantie pour la jeunesse à la fois rénovée, améliorée et obligatoire pour chaque État. Elle constituera un dispositif central pour garantir une relance solidaire et pour qu’il y ait, pour chaque jeune, une solution. »

Lors du vote intervenu en session plénière le jeudi 8 octobre, les députés européens ont salué l’amélioration proposée par la Commission européenne de ce dispositif, introduit pour la première fois en 2013. Son objectif initial visait à ce que chaque jeune européen de moins de 25 ans se voit proposer un emploi de qualité, une formation continue, un apprentissage ou un stage dans les quatre mois suivant la perte de son emploi ou sa sortie de l’enseignement. Parmi les améliorations saluées par les députés figurent notamment l’extension de la Garantie aux jeunes âgés jusqu’à 29 ans, une vision plus affinée des jeunes NEETs (les jeunes qui n’ont pas d’emploi et ne suivent ni études ni formation) ainsi que les efforts visant à rendre la Garantie plus inclusive et à éviter les formes de discrimination visant en particulier les groupes vulnérables.

Les députés souhaitent néanmoins aller plus loin et demandent à la Commission européenne de proposer un instrument qui soit obligatoire pour tous les États membres, alors tous n’avaient pas suivi la précédente recommandation du Conseil. Le Parlement européen a également souligné l’importance de définir des critères et des normes de qualité clairs et contraignants. Ainsi, les jeunes pourraient bénéficier d’une approche plus personnalisée et mieux ciblée. Ils pourraient également se voir proposer des offres d’emploi, de formation, d’apprentissage ou de stage de meilleure qualité et plus adaptées : être conformes aux principes du socle européen des droits sociaux en garantissant le droit à un traitement juste et équitable, l’accès à la protection sociale et à la formation ainsi que des périodes d’essai d’une durée raisonnable. En outre, les parlementaires ont demandé aux États membres de mettre en œuvre des mesures contraignantes pour éviter toute discrimination à l’embauche fondée sur le genre ou la situation familiale des candidats. Par ailleurs, afin d’améliorer l’efficacité du dispositif, les législateurs ont plaidé pour des programmes de sensibilisation ciblés et dans des formats accessibles ainsi qu’un meilleur suivi de la mise en œuvre de la Garantie et des bénéficiaires. Enfin, pour assurer un meilleur soutien possible aux jeunes, les députés européens ont défendu un financement augmenté pour la prochaine période budgétaire, à travers un budget FSE+ revu à la hausse et des concentrations thématiques adéquates. À ce titre, ils ont déploré que le Conseil européen ait réduit de 15 à 10% la part des ressources FSE+ que les États membres, dont la proportion de jeunes NEETs est supérieure à la moyenne européenne, devraient allouer à des actions favorisant l’emploi des jeunes. Ils ont également rappelé leur proposition visant à ce que tous les États membres consacrent au moins 3% de leurs ressources FSE+ à la lutte contre le chômage des jeunes. C’est avec des outils ambitieux et efficaces que nous permettrons à chaque jeune de trouver sa place dans la société !