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Des eurodéputés Renaissance se mobilisent pour défendre la production française de lavande
Lettre au Commissaire européen à l'environnement, M. Virginijus SINKEVIČIUS
Bruxelles, 22/09/2021
(lettre originale en anglais, traduction FR non officielle)
Monsieur le Commissaire,
Par la présente, nous souhaitons exprimer notre grande inquiétude quant aux développements législatifs à venir concernant les règlements CLP et REACH et leur impact potentiel sur l'industrie des huiles essentielles en Europe.
En France, le secteur de la lavande et du lavandin génère à lui seul plus de 9 000 emplois directs et 17 000 emplois indirects. La production agricole est fortement dépendante de l'approvisionnement des entreprises d'huiles essentielles, qui représentent 90 % de ses ventes sur le marché. Le miel et le tourisme sont également des débouchés importants.
Cette production fait partie de notre identité française et elle s'est développée ces dernières années en contribuant à la préservation de la biodiversité, en accord avec les nouveaux objectifs du Pacte Vert.
Nous souhaitons attirer votre attention sur les risques d'une surréglementation des huiles essentielles, car ce secteur est essentiellement composé de petites entreprises. La perception des consommateurs sur ces produits pourrait être radicalement modifiée, ce qui entraînerait un fort préjudice économique pour toute la chaîne de production, des agriculteurs aux producteurs finaux.
À notre avis, étant obtenues par simple distillation de plantes, les huiles essentielles méritent un processus d'évaluation dédié.
En ce qui concerne la révision du règlement relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances chimiques et des mélanges (CLP), une modification radicale des critères permettant de déterminer la dangerosité des huiles essentielles pourrait entraîner un préjudice économique considérable.
Les huiles essentielles doivent être évaluées comme des produits indivisibles et non comme des mélanges de composés. Principalement parce que, contrairement aux produits synthétiques, leurs molécules ne peuvent être remplacées et que, dans le cas des huiles essentielles, le nombre de molécules est extrêmement élevé.
En ce qui concerne le règlement REACH actuel, nous souhaitons également exprimer nos inquiétudes quant à l'application potentielle de nouvelles approches restrictives et disproportionnées sur les allergènes affectant la perception publique des huiles essentielles.
Pour toutes ces raisons, nous vous demandons de bien vouloir prendre en considération les spécificités de ces substances. Nous considérons que des mesures appropriées et proportionnées doivent être appliquées aux huiles essentielles tout en assurant la sécurité des consommateurs et de l'environnement.
Nous vous remercions de votre attention.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de nos sentiments distingués.
Irène Tolleret, Sylvie Brunet, Jérémy Decerle, Christophe Grudler, Marie-Pierre Vedrenne, Sandro Gozi, Laurence Farreng, Stéphane Bijoux, Ilana Cicurel, Bernard Guetta, Fabienne Keller, Pierre Karleskind.