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Salaires minimaux européens : faisons de cet instrument un outil de convergence sociale, notamment pour les femmes

Sylvie Brunet est intervenue au sein de la commission droits des femmes et égalité des genres (FEMM) en tant que rapporteure pour son groupe politique sur le dossier des salaires minimaux adéquats dans l'Union européenne. 

La députée européenne a souligné les deux visions qui s’opposent entre ceux qui souhaitent faire de cet instrument un outil ambitieux de convergence sociale et ceux qui expriment des craintes concernant les compétences des États membres et pour les modèles existants.

« Je souhaite profiter de cet échange pour rappeler que notre ambition avec cette directive doit être d’améliorer les conditions de travail et de vies des Européens, afin de permettre que chaque travailleur et travailleuse puisse vivre décemment de son travail. Cependant, ce texte ne remet pas en cause les modèles préexistants et ne vise pas à imposer la méthode d’établissement d’un salaire minimum légal ou par voie de négociations collectives. Il n’empêchera pas non plus aux États membres qui le souhaitent d’aller plus loin » s'est-elle exprimée. 

Sylvie Brunet a également mis en avant l’opportunité de ce nouvel instrument pour aider à prévenir et à combattre la pauvreté au travail. Il pourrait traiter le problème du travail non déclaré qui touche majoritairement les femmes par l’introduction de systèmes incitatifs à la reconnaissance des emplois et des outils de déclaration simplifiés afin de faire rentrer ces femmes dans l’économie formelle et leur permettre de profiter des garanties liées aux cadres des salaires minimaux.  

Les contrôles et les inspections sur le terrain devraient aussi être renforcés, en particulier dans les secteurs à risque, dont les secteurs fortement féminisés. Les organes chargés de ces contrôles doivent disposer de ressources suffisantes, c’est une précondition nécessaire pour assurer la mise en application des règles.

Enfin, Sylvie Brunet a conclu en rappelant le rôle des femmes dans la crise de la COVID-19,  « alors que nous faisons face dans le cadre de la relance à des pénuries chroniques de compétences dans de nombreux secteurs, y compris les secteurs fortement féminisés, une réflexion doit être enclenchée sur la nécessité de réévaluer l’adéquation des salaires dans des secteurs faiblement rémunérés et majoritairement féminins ». Les femmes sont davantage rémunérées au salaire minimum que les hommes dans l’Union européenne, il s'agit aussi d'une question d’autonomie économique des femmes et de leurs enfants.