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Violence à l'égard des femmes : la lutte contre les violences invisibles ne doit pas être oubliée

Dans le cadre de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, Sylvie Brunet a pris part au débat « Femmes de Méditerranée, entre violences et stratégies de liberté » organisé par le bureau de liaison du Parlement européen à Marseille.

Ce débat hybride regroupant 8 intervenantes du monde politique et associatif a été l’occasion d’échanger sur le sujet des violences depuis les deux rives de la Méditerranée. Ce thème, qui est malheureusement toujours d’actualité, a été exacerbé pendant la pandémie et les mesures de confinement qui l’accompagnent.

Sylvie Brunet, vice-présidente de la commission droits des femmes de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée, a souhaité faire le lien entre les violences faites aux femmes et la nécessaire autonomie qu’elles doivent avoir pour pouvoir prévenir ou sortir de ces violences. « Le travail et l’autonomie économique sont autant de sujets capitaux pour l’émancipation des femmes ». La députée européenne fait le lien au Parlement européen entre ces sujets traités en commun dans les commissions de l’emploi et des affaires sociales (EMPL) et des droits des femmes et de l’égalité des genres (FEMM).

Elle a souligné que les femmes font face à des freins permanents, et en premier lieu les stéréotypes. Beaucoup de filles ne s’orientent pas vers certains métiers car on leur dit que ce ne sont pas “des métiers de filles”. Ces stéréotypes entrainent une concentration des femmes dans certains secteurs plutôt que d’autres. C’est donc un sujet d’orientation et d’éducation. « C’est un processus lourd, car nous avons tous des stéréotypes que l’on génère depuis des générations », affirme Sylvie Brunet.

Ensuite, tout au long du parcours professionnel, des freins sont rencontrés, pas seulement la maternité, mais aussi la mauvaise répartition des tâches qui fait que tout au long du parcours professionnel l’on retrouve cette problématique d’égalité.

La députée européenne a particulièrement insisté sur le sujet important de la formation. « La formation est le premier vecteur d’accès à l’autonomie. Plus une femme est autonome et indépendante, moins elle sera en situation de vulnérabilité ». Beaucoup plus de femmes que d’hommes doivent s’occuper de la famille et des enfants, elles sont dans une situation préoccupante. C’est aussi le problème qui empêche les femmes d’accéder au pouvoir, elles ont moins de temps pour le "réseautage".

Sylvie Brunet a rappelé son engagement au niveau européen sur la fracture numérique, dans le cadre de la transition digitale. « Dans l’Union européenne, 40 % des concitoyens ne sont pas à niveau, ils n’ont pas les outils, cela touche particulièrement les femmes ». La lutte contre la fracture numérique est fondamentale, le monde associatif est mobilisé sur ces sujets, notamment pour les femmes et les enfants, mais il faut investir davantage pour faire progresser la mixité des métiers et l’égalité au travail.

Enfin, la députée européenne du PDE a appelé à plus de coopération : « Dans le cadre des sujets femmes en Méditerranée, j’espère que nos travaux seront relancés, car ils sont pour l’instant en panne avec la crise, nous n’avons pas de réunions de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée. Je félicite les associations et les fondations d’être actives, il nous faut rester vigilants ».